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Ceci est le thème de la journée internationale des femmes 2018. Lorsque je l’ai vu, il m’a fait sourire.

En effet, je rêve du jour où nous n’aurons plus besoin de groupes pour dé-fendre l’égalité entre les hommes et les femmes.
Je rêve de ce jour où ceci sera tellement normal, tellement évident, que personne ne verra la pertinence de militer sur le sujet. Le jour où les femmes pourront accéder à des postes d’influence et les occuper à leur façon.

Je rêve du jour où les femmes ne seront plus des trophées de guerre, où elles pourront marcher dans la rue le soir sans risque, où elles seront autant en sécurité que leurs frères, leur mari, leurs amis, où elles ne subiront plus de sexisme. Malheureusement, je dois continuer à rêver, car, malgré des progrès incontestables, nous sommes encore loin de cette réalité. Les multiples violences contre les femmes et notamment les femmes autochtones, les violences sexuelles révélées par #moiaussi, la discrimination systémique en emploi qui persiste pour toutes les femmes et en particulier pour les femmes racisées ou en situation de handicap, le mythe de l’égalité déjà-atteinte, on ne peut que constater que les barrières dressées devant les femmes se perpétuent. À ce-la, on doit ajouter l’impact des mesures d’austérité dont les coupes dans les services publics et la privatisation des services de garde éducatifs dont l’impact est clairement plus important pour les femmes. Le mouvement féministe se doit donc de continuer à lutter pour que disparaissent toutes les barrières qui nous freinent.

En ce 8 mars 2018, je ne peux pas laisser sous silence une bonne nouvelle dans un dossier qui touche un très grand nombre de professionnels et surtout de professionnelles : l’équité salariale. Comme vous le savez toutes et tous, en 2010, le gouvernement a évalué seul le maintien de l’équité salariale et a jugé qu’aucun de nos corps d’emplois n’avait subi de changement significatif justifiant une modification de rangement. N’étant pas d’accord avec cette conclusion, les organisations syndicales, dont la FPPE et ses syndicats, ont fait des plaintes au printemps 2011. Notre but : démontrer au Conseil du trésor que des changements significatifs s’étaient pro-duits et qu’il devait en tenir compte. Nous sommes en mars 2018 et rien n’est encore réglé. Après des mois de conciliation qui se sont soldés par un cul-de-sac, de nombreuses interventions, faites notamment par la CSQ, pour reprendre les discussions et éviter de recommencer à zéro en allant en enquête, malgré des réponses qui nous ont quelque peu encouragés à l’automne, du moins pour le milieu de l’éducation, rien ne bougeait plus du côté du Conseil du trésor . Alors que nous pensions que nous n’au-rions d’autres choix que de tout reprendre à zéro en allant en enquête, nous apprenons, qu’après plusieurs mois d’inertie, le gouvernement vient d’accepter de s’assoir avec l’ensemble des organisations syndicales afin d’en arriver à un règlement d’ici la fin mars. Il s’agit d’une excellente nouvelle en espérant que cette fois-ci sera la bonne!

À l’approche des élections provinciales, les beaux discours qui réaffirment que l’égalité entre les femmes et les hommes est une valeur fondamentale ne font pas disparaître, dans les faits, les inégalités économiques et sociales que subissent les femmes. Il serait grand temps que le gouvernement fasse les gestes pour régler ce dossier qui traîne en longueur, privant de nombreuses femmes d’une réelle équité salariale. De notre côté, nous ne lâcherons pas !

Je suis et je resterai donc féministe… et syndicaliste tant qu’il le faudra!

Bonne journée internationale des femmes!

Johanne Pomerleau,
Présidente, FPPE

Feminists until things change!

Feminist until things change: the 2018 theme for Interna-tional Women’s Day. This theme made me smile.

As a matter of fact, I dream of the day when we will no longer need groups to defend equality between men and women.
I dream of the day when it will be so normal, so obvious, that no one will see the relevance of advocating for equality, the day when women will have access to influential positions and assume those roles in their own way.

I dream of the day when women will no longer be war trophies, where they will be able to walk in the street at night without risk, where they will be as safe as their brothers, their husbands, their friends, and where they will no longer be victims of sexism. Unfortunately, I have to keep dreaming because de-spite unquestionable progress, we are still far from this reality. With the multi-ple forms of violence women face -including indigenous women – the sexu-al violence revealed by the #metoo movement, the systemic discrimination in employment that persists for all women – in particular for racialized or women with a disability – and the myth of already-reached equality, we can on-ly note that the barriers erected before women are perpetuated. To this must be added the impact of austerity measures, including cuts in public ser-vices and the privatization of educa-tional childcare services, whose impact is clearly greater for women. The femi-nist movement must therefore contin-ue to fight to eradicate these barriers that impede women’s advancement.

Today, March 8, 2018, an issue that affects a large number of professionals, and especially female professionals, cannot go unmentioned: Pay equity. As you all know, in 2010 the government assessed salaries and concluded that none of our job classes had undergone change that was significant enough to justify a modification in classification. As the trade union organizations did not agree with this conclusion, they, along with the FPPE and its unions, filed complaints in spring 2011. Our goal was to show the Treasury Board (Le Conseil du trésor) that considerable changes had in fact occurred and that they had to take them into considera-tion. We are now in March 2018, and the situation still has not been settled. After months of conciliation that ended in stalemate, and after many efforts un-dertaken in particular by the CSQ to re-sume the discussions and resort to an investigation to avoid starting from scratch, nothing has been done by the Treasury Board. While we thought we had no other choice than starting from scratch by investigating, we now find out, after several months of inertia, that the government has just agreed to meet with all the unions to reach a set-tlement by the end of March. This is great news, hoping that this time will be the right one!

As the provincial elections approach, the fine speeches reaffirming that equal-ity between men and women is a funda-mental value do not eliminate the eco-nomic and social inequalities that wom-en face. It is high time for the govern-ment to take action to resolve this long-running issue, depriving many women of real pay equity. On our side, we will not give up!

I am and I will remain a femi-nist… and unionist until things change!

Happy International Women’s Day!

Johanne Pomerleau,
FPPE(CSQ) President

La Passerelle March 8th, 2018