Par Jacques Landry, président sortant de la FPPE

Après plus de quarante années au service du public, dont plus de trente-cinq dans le domaine de l’éducation, le moment est venu pour moi de prendre ma retraite.

Je ressens une grande fierté, d’abord en constatant la santé de notre fédération. Nous laissons derrière nous un groupe uni, animé par des valeurs fortes et engagé dans la défense de services publics universels pour l’ensemble de la population québécoise. Ces femmes et ces hommes portent haut les principes d’égalité des chances, de qualité du réseau scolaire et de réussite des élèves, tout en mettant leur expertise au service de la défense des droits de nos membres. Leur objectif : obtenir une meilleure reconnaissance et améliorer leurs conditions de travail.

Nous avons également renforcé la présence de la FPPE dans l’espace public. Nos interventions médiatiques sont fréquentes et pertinentes, et notre voix compte désormais pour les partenaires du réseau scolaire, les parents, ainsi que pour les divers partis politiques que nous avons rencontrés à de nombreuses reprises.

La dernière ronde de négociations constitue aussi un point marquant. Grâce à la cohésion du front commun et à la solidarité de notre personnel professionnel, nous avons obtenu plusieurs avancées importantes sur des enjeux fédératifs : les postes surnuméraires, le mentorat, les accompagnateurs de stage, les vacances, le télétravail et la cotisation aux ordres. Nous espérons que ces gains serviront de tremplin pour de nouvelles bonifications lors de la prochaine négociation. Pensons, par exemple, à la reconnaissance de la maîtrise de 2020, étendue et bonifiée pour tous en 2023. Ces progrès sont réels et nous pouvons en être fiers, même si le désir d’aller plus loin demeure.

Bien sûr, nous aurions souhaité en faire davantage en matière d’attraction et de rétention du personnel. Il est évident que la solution passe par une amélioration des conditions de travail, mais aussi des conditions d’exercice. Nous aurions voulu intervenir davantage en prévention et en matière de travail multidisciplinaire. Des fondations ont été posées, mais le chantier reste vaste.

Quoi qu’il en soit, le gouvernement devra reconnaître que, pour assurer la présence, l’engagement et la stabilité de son personnel professionnel, il faut maintenir un équilibre entre les conditions de travail offertes et la qualité de vie professionnelle.

L’un de nos grands motifs de déception demeure le dossier du maintien de l’équité salariale. Nous attendons toujours le règlement pour l’année 2015, tandis que les exercices de 2020 et 2025 s’accumulent déjà à l’horizon, eux aussi voués à l’attente. Je peux toutefois vous assurer que la fédération n’a ménagé aucun effort dans ce dossier. Les résultats obtenus sont malheureusement disproportionnés par rapport à l’énergie et à la rigueur investies par nos équipes. Il n’y aura pas de règlement à court terme, mais probablement au cours du prochain mandat, alors que le dossier a pris une tournure très juridique. Le gouvernement, quant à lui, se contente d’en faire le strict minimum.

Je pars sereinement vers la retraite, avec le sentiment profond d’avoir eu le privilège d’être le président d’une fédération qui regroupe aujourd’hui près de 13 000 professionnels, issus de toutes les régions du Québec et répartis dans 37 corps d’emploi, tous essentiels.

Les fondations de la fédération sont solides. À d’autres, maintenant, de porter le flambeau.

Solidarité !

Great pride

By Jacques Landry, outgoing FPPE President

After more than forty years of public service, including over thirty-five in the field of education, the time has come for me to retire.

I’m very proud, first of all, to see that our federation is in such great shape. We leave behind a united group, driven by strong values, committed to defending universal public services for all Quebecers. These men and women uphold the principles of equality of opportunity, school system quality and student success, while using their expertise to defend the rights of our members. Their aim: to obtain better recognition and improve their working conditions.

We have also strengthened the FPPE’s presence in the public arena. Our media actions are frequent and relevant, and our voice now counts to school system partners, parents and the various political parties we have met on numerous occasions.

The latest round of negotiations is also a highlight. Thanks to the cohesion of the Common Front and the solidarity of our professional staff, we have achieved several important advances on federative issues: supernumerary positions, mentoring, internship coaches, vacations, telecommuting and professional association dues. We hope that these gains will serve as a springboard for new bonuses in the next round of negotiations. Think, for example, of the recognition of the master’s degree in 2020, extended and improved for all in 2023. This progress is real and we can be proud of it, even if the desire to go further remains.

Of course, we would have liked to do more to attract and retain staff. Clearly, the solution lies in improving not only working conditions, but also conditions of practice. We would have liked to be more involved in prevention and multidisciplinary work. The foundations have been laid, but there is still enormous ground to cover.

In any case, the government will have to recognize that to ensure the presence, commitment and stability of its professional staff, a balance must be maintained between the working conditions offered and the quality of professional life.

One of our major disappointments remains the issue of pay equity maintenance. We’re still waiting for the 2015 regulations, while the 2020 and 2025 fiscal years are already piling up on the horizon, also doomed to be delayed. I can assure you, however, that the federation has spared no effort in this matter. Unfortunately, the results obtained are disproportionate to the energy and rigour invested by our teams. There will be no settlement in the short term, but probably during the next mandate, when the case has taken a very legal turn. The government, for its part, is content to do the bare minimum.

I’m retiring serenely, with the profound feeling of having had the privilege of being the president of a federation that now includes nearly 13,000 professionals, from every region of Quebec, in 37 essential job classes.

The federation’s foundations are solid. Now it’s up to others to carry the torch.

Solidarity!