Par Jacques Landry, président de la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ)

Cette année, le thème de la Semaine des professionnelles et professionnels de l’éducation est «  Toujours près, toujours pros  ». Dans un contexte d’explosion de besoins et de recherche de main-d’œuvre, je constate tous les jours votre apport essentiel et votre engagement à répondre aux besoins des élèves, de l’aide aux enseignant·es et de l’organisation scolaire et ce, que ce soit dans les services d’aide, les services pédagogiques ou encore les services administratifs.

Pourtant, les raisons de baisser les bras ne manqueraient pas. Nous avons récemment fait une tournée dans l’ensemble du Québec qui nous a permis de relever plusieurs situations fort préoccupantes et parfois dramatiques. En voici quelques unes…

  • Seulement au centre de services scolaire Marguerite-Bourgeoys, il y a environ 90 postes vacants actuellement sur un peu plus de 500 au total de l’effectif pour le personnel professionnel ;
  • Une conseillère pédagogique en Outaouais nous disait qu’un peu plus du tiers des enseignant·es qu’elle doit accompagner étaient non qualifié·es. Elle n’est pas la seule ;
  • Sur la Côte-Nord, mais aussi ailleurs, les centres de services scolaires n’arrivent plus à attirer et à retenir les jeunes professionnel·le·s. Les démissions et les affichages se multiplient. Les postes vacants et les ouvertures créés par les départs à la retraite demeurent souvent sans titulaire ;
  • À Montréal particulièrement, où le parc immobilier tombe en décrépitude, les nombreux ingénieur·es et architectes perdent sans cesse l’expertise de leurs collègues qui quittent pour de meilleures conditions ;
  • En services d’aide, le nombre d’écoles à desservir se multiplie, tout comme les besoins des élèves. Il y aurait, au moment actuel, entre 600 et 1000 postes vacants seulement pour les psychologues, psychoéducat·rice·eur·s et les orthophonistes.

Pourtant, chacun d’entre vous, contre vents et marées, continue pourtant d’offrir des services «  publics  » de grande qualité, souvent à bout de bras. Heureusement que vous êtes là… « toujours près, toujours prêt·e et toujours pros  ». Vous nous rendez fier·es, mais de toute évidence ce sera intenable à moyen et long terme, car plusieurs s’épuiseront.

Malheureusement, le gouvernement ne semble pas saisir l’ampleur de la problématique.

Ce n’est pas en offrant des services à l’extérieur de l’école, en recourant au privé, que notre société va arriver à bon port. Le meilleur soutien en milieu scolaire est évidemment fourni par tous ceux et toutes celles qui y vivent et y travaillent au quotidien. Leurs solutions et interventions sont adaptées et de ce fait, hautement plus appropriées et efficaces.

Voici quelques thèmes qui nous sont chers et que nous proposons et défendons face au gouvernement, au ministère de l’Éducation et aux partenaires pour plus d’efficience et qui vont au-delà du salaire offert:

Revoir le financement et l’intervention en fonction des besoins réels des élèves plutôt qu’en termes d’organisation ;

  • Prévoir des seuils de service ;
  • Se doter d’un mécanisme de suivi des vacances de postes ;
  • Mettre sur pied des processus et du financement pour le travail en équipe multidisciplinaire ;
  • Permettre davantage de souplesse et de reconnaissance dans l’organisation du travail;
  • Valoriser les services professionnels publics.

Tous nos emplois sont essentiels à la réussite des élèves et ils méritent davantage de gratitudes et d’engagements publics. La FPPE en est convaincue.

Merci à toutes et à tous d’être là, «  D’ÊTRE PRÈS ET D’ÊTRE PROS  » !

Jacques Landry,
Président

MESSAGE FROM THE PRESIDENT

Jacques Landry, President, FPPE(CSQ)

This year’s theme for Pro Week is “Present. Professional.” At a time where needs are skyrocketing and the shortage of qualified workers continue, I witness every day your essential contribution and commitment to meeting the needs of students, teachers and the school organization, whether in support services, pedagogical services or administrative services.

Yet, there’s no shortage of reasons to give up. We recently toured the province of Quebec, identifying several very worrying and sometimes dramatic situations. Here are a few of them.

  • At CSS Marguerite-Bourgeoys alone, there are currently around 90 vacancies out of a total of just over 500 for professional staff;
  • A SA (Student Advisor) in the Outaouais region told us that just over a third of the teachers she is supporting are unqualified. And she’s not the only one;
  • On the Côte-Nord, but also elsewhere, we’re no longer able to attract and retain young professionals. Resignations and job postings are multiplying, while vacancies and openings created by retirements often remain unfilled;
  • Especially in Montréal, where the housing stock is crumbling, the numerous engineers and architects are constantly losing the expertise of their colleagues who are leaving for better conditions;
  • As the number of schools to be served multiplies, so do the needs of the students. Currently, there are between 600 and 1,000 vacancies for psychologists, psycho-educators and speech therapists alone.

Despite this, each and every one of you, against all odds, continues to offer high-quality “public” services, often at arm’s length. Thankfully, you’re still here… “always here, always ready and always pro.” You’re making us proud, but it’s clear that in the medium and long term, this situation will become unbearable for many of us.

Unfortunately, the government doesn’t seem to understand the extent of the problem.

Providing services outside the school, through the private sector, is not the way to ensure the successful future of our society. Naturally, the best support in a school environment is provided by all those who live and work there daily. Their solutions and interventions are tailored to meet the needs of our students, and as a result, they are suitable and effective.

Here are just a few of the themes that are dear to us that go beyond the salary offered. We are advocating for and proposing these issues to the government, the ministère de l’Éducation and our partners for greater efficiency, and that go beyond the salary offered.

  • Review funding and intervention based on the students’ real needs, rather than in terms of organization;
  • Provide service thresholds;
  • Set up a vacancy monitoring mechanism;
  • Establish processes and funding for multidisciplinary teamwork;
  • Greater flexibility and recognition in work organization;
  • Enhancing the value of public professional services.

All our jobs are essential to student success, and they deserve more public recognition and commitment. FPPE is convinced of this.

Thank you all for being there, for “BEING HERE AND BEING PRO!”