Montréal, le 14 avril 2022 – À l’heure où le nombre d’enseignantes et d’enseignants non qualifiés (ENLQ) explose dans les écoles québécoises et où on demande à plusieurs conseillères et conseillers pédagogiques (CP) de retourner en classe pour pallier la pénurie de main-d’œuvre enseignante, la Fédération des professionnelles et professionnels de l’Éducation du Québec, la FPPE (CSQ), est d’avis qu’il faut plutôt renforcer le rôle des CP, qui n’a jamais été aussi indispensable.   

C’est ce que révèlent les premiers résultats d’un sondage réalisé auprès des conseillères et conseillers pédagogiques scolaires sur leur rôle pendant la pandémie de Covid-19 dévoilé aujourd’hui par la FPPE (CSQ).  

« Cet exercice s’avérait nécessaire, puisque les plus récentes données du ministère de l’Éducation (MEQ) démontrent une augmentation sans précédent du nombre de ENLQ dans les dernières années, alors que le nombre de CP a peu augmenté durant la même période. Ça soulève des inquiétudes quant à la capacité du réseau scolaire d’accueillir et d’assurer une mise à niveau de la qualité d’enseignement de ces nouvelles et nouveaux venus. », soutient Jacques Landry, président de la FPPE (CSQ).    

En effet, l’octroi de plus de 2 210 tolérances d’engagement1 par le MEQ en 2019-2020 est en hausse de 96,1 % depuis 2017, alors que l’augmentation du nombre de CP durant la même période s’élève à 9,9% seulement.     

Or, parmi les 92,9 % des CP répondantes et répondants ayant accompagné du personnel enseignant non légalement qualifié dans les deux dernières années, 73 % affirment que le soutien aux ENLQ est beaucoup plus exigeant que celui destiné à leurs compères diplômés en éducation ou détenant un brevet d’enseignement du Québec.     

Reconnaître « l’effet multiplicateur » des conseillères et conseillers pédagogiques   

Les résultats de cette enquête font apparaître que le nombre de ressources de soutien ainsi que l’accompagnement nécessaire n’ont pas été réfléchis globalement dans le contexte de l’arrivée massive d’enseignantes et d’enseignants sans brevet du Québec. Cette situation bouleverse l’organisation du travail, déjà précarisée par la pénurie de personnel scolaire, la pandémie et diminue la capacité d’initier des collaborations dans les milieux.   

« Puisque la forte majorité des ressources en conseillance pédagogique sont d’abord des enseignantes et enseignants d’expérience, il pourrait être tentant de recourir à leur expertise pour combler le manque de personnel enseignant. La FPPE-CSQ est plutôt d’avis que les acteurs scolaires doivent reconnaître la spécificité du travail des conseillères et conseillers pédagogiques ainsi que l’étendue de leur champ d’actions. Les CP ont un effet multiplicateur sur le personnel scolaire et leur expertise est beaucoup plus efficace en dehors de la classe que cantonné à une seule classe », souligne Monsieur Landry.   

L’important rôle d’accompagnement des conseillers pédagogiques dans le réseau scolaire   

Effectuant un travail souvent méconnu des personnes hors du réseau de l’éducation, les conseillères et conseillers pédagogiques agissent en rôle-conseil, en accompagnement à la formation et à l’innovation ainsi qu’en soutien auprès des intervenantes et intervenants des établissements scolaires et des services éducatifs du Québec.   

Solidaires de l’importante charge de travail du personnel enseignant, ils sont des actrices et des acteurs de premier plan pour assurer le soutien, le transfert des connaissances issues de la recherche et l’intégration de nouvelles approches pédagogiques et technologiques dans le réseau scolaire.    

Le rôle indispensable en conseillance pédagogique scolaire prend tout son sens dans un contexte où le développement professionnel du personnel enseignant se situe au cœur des mesures en éducation du plus récent budget provincial.   

 « Les conseillères et conseillers pédagogiques agissent en tant que piliers de l’accompagnement professionnel dans les milieux. Poursuivant l’objectif commun de réussite éducative des élèves, le réseau de l’éducation ne peut simplement pas se priver de l’expertise et de l’expérience des ressources pédagogiques actuellement », conclut le président de la FPPE-CSQ.   

Profil de la FPPE-CSQ   

 La Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ) représente 19 syndicats regroupant 11 000 membres répartis dans la quasi-totalité des centres de services scolaires du Québec, francophones et anglophones, ainsi que des commissions scolaires crie et Kativik. Elle compte parmi ses membres différentes catégories de personnel dans les secteurs administratif, pédagogique et dans les services directs aux élèves (entre autres psychologues, psychoéducatrices et psychoéducateurs, orthophonistes, orthopédagogues, conseillères et conseillers pédagogiques, d’orientation, etc.).  

Renseignements :
Karine Lapierre
Conseillère en communication
FPPE-CSQ
Cell : 514-213-4412
Courriel : fppe.lapierre.karine@lacsq.org