PASPÉBIAC, QC, le 6 septembre 2023 – Le manque de professionnel·les de l’éducation dans les écoles et les centres de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine se répercute sur les services aux élèves, alors qu’il est devenu difficile de faire de la prévention et que le personnel ne peut intervenir qu’auprès des cas les plus urgents.

Tels sont les faits saillants de l’enquête menée par la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ) et le Syndicat du personnel professionnel de l’éducation de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine (SPÉGIM-CSQ) auprès de leurs membres de la région.

Le président de la FPPE-CSQ, Jacques Landry, et le président du SPÉGIM-CSQ, Steeve Loisel, ont dévoilé ce matin, en conférence de presse, un portrait préoccupant de l’état des conditions de travail et de pratique des professionnel·les de l’éducation dans la région de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine.

Des services insuffisants pour répondre aux besoins des élèves

« Le sondage révèle qu’une proportion inquiétante de 73 % des professionel·les de l’éducation de la région affirment que les élèves ne reçoivent pas les services professionnels auxquels la Loi sur l’instruction publique (LIP) leur donne droit. C’est alarmant », s’inquiète Steeve Loisel, président du SPÉGIM-CSQ.

Parmi ceux-ci, 80 % estiment que les professionel·les ne sont pas en nombre suffisant pour répondre aux besoins des élèves, 64 % pensent qu’ils ne peuvent pas agir suffisamment en prévention et 59 % évaluent que les défis postpandémiques, comme la recrudescence des enseignant·es non qualifié·es et les défis inhérents à l’informatisation, ont augmenté leurs tâches.

Une pénurie à venir

« Il y a une pénurie de professionel·les partout au Québec. Même si la plupart des postes professionnels sont comblés dans notre région, il ne faut pas se réjouir trop tôt », explique Steeve Loisel.

L’enquête démontre en effet que près de 26 % des personnes qui ont répondu au sondage songent à quitter leur emploi pour une autre raison que la retraite. Parmi elles, 60 % aimeraient relever ailleurs des défis qui correspondent à leurs aspirations, obtenir plus de flexibilité ou de congés, alors que 40 % sont à la recherche d’un meilleur salaire.

Près de la moitié (46 %) du personnel professionnel de la région déclare être en surcharge de travail, principalement en raison d’un trop grand nombre de mandats à accomplir, du manque de ressources professionnelles (58 %) et d’une hausse du nombre d’élèves et d’enseignant·es à soutenir (50 %).

Une situation semblable partout au Québec

Pour sa part, le président de la FPPE-CSQ soutient que la situation difficile vécue en Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine est encore pire que celle vécue par le personnel professionnel partout au Québec, parce que la majorité des milieux connaissent une pénurie de personnel professionnel.

« Notre sondage, qui a reçu plus de 4000 réponses, indique que 30 % des professionel·les songent à quitter leur emploi. Les raisons invoquées sont, par ordre d’importance, les salaires trop bas (50 %), la lourdeur de la tâche (47 %) et le manque de reconnaissance (45 %). Je qualifierais la situation d’alarmante », commente Jacques Landry.

Parmi les autres faits saillants ressortant du sondage mené auprès de l’ensemble des membres de la FPPE-CSQ au Québec, notons les suivants :

  • 80 % des sondés jugent que les élèves ne reçoivent pas les services professionnels prévus à la LIP en raison du manque de personnel.
  • 60 % estiment que les services professionnels des ressources matérielles et administratives sont insuffisants pour assurer un environnement favorable à la réussite scolaire.
  • La majorité (61 %) des répondants s’est déclarée en surcharge de travail.

Les professionnel·les ont des solutions à suggérer

Les professionnel·les de l’éducation ne baissent pas les bras et fondent beaucoup d’espoir dans la négociation en cours pour le renouvellement de leur convention collective.

Près de 70 % d’entre eux pensent qu’instaurer des seuils obligatoires de services professionnels diversifiés et complets dans chaque école et centre permettrait au personnel de travailler davantage en prévention et d’arriver à répondre aux besoins des élèves.

Une proportion semblable estime que le fait de rehausser les salaires, d’améliorer les conditions de travail et la flexibilité des horaires et de consentir à davantage de congés pour faciliter la conciliation travail-famille-vie personnelle permettrait d’attirer et de retenir davantage de personnel auprès des élèves.

« Actuellement, les discussions aux tables de négociation stagnent. Le gouvernement ne propose rien de concret pour améliorer la situation actuelle, qui ne cesse de se détériorer. Nous espérons qu’il profitera de la rentrée scolaire pour nous envoyer le message que les besoins des élèves du Québec font partie de ses priorités », conclut le président de la FPPE-CSQ.

Profil du SPÉGIM-CSQ

Le Syndicat du personnel professionnel de l’Éducation de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine (SPÉGIM-CSQ) représente les professionnel·les de l’éducation des centres de services scolaires des Îles, Chic-Chocs et René-Lévesque et de la commission scolaire Eastern Shores.

Profil de la FPPE-CSQ

La Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ) représente 19 syndicats regroupant 12 500 membres répartis dans la quasi-totalité des centres de services scolaires et des commissions scolaires du Québec, francophones, anglophones, Crie et Kativik. Elle compte parmi ses membres différentes catégories de personnel dans les secteurs administratif, pédagogique et dans les services directs aux élèves (entre autres psychologues, psychoéducatrices et psychoéducateurs, orthophonistes, conseillères et conseillers d’orientation, orthopédagogues, etc.).

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Renseignements

Karine Lapierre,
Conseillère en communication, FPPE-CSQ
Cell. : 514 213-4412
Courriel : fppe.lapierre.karine@lacsq.org