Par Karine Lapierre, Conseillère en communication 
et Marie-Ève Quirion, conseillère à l’Action professionnelle

C’est en travaillant en équipe multidisciplinaire autour de l’élève que les professionnel·les de l’éducation contribuent le mieux à sa réussite. Les écoles gagneraient à favoriser davantage cette organisation du travail.

C’est ce que révèle une enquête publiée par la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE – CSQ), à l’occasion de la rentrée scolaire, à l’heure où le réseau scolaire est à la recherche de solutions pour contrer la pénurie de personnel professionnel et où plus de 1500 postes demeurent vacants.

« Quand un psychologue, une orthophoniste, une orthopédagogue, un ergothérapeute, une psychoéducatrice sont assis à la même table pour discuter des difficultés rencontrées par les élèves et les enseignants de l’école, ils et elles posent des lunettes différentes sur les situations et proposent un éventail de solutions plus diversifiées, en plus de gagner du temps. C’est une grande plus-value pour l’élève, la classe, l’école et pour le sentiment d’efficacité du personnel ; c’est ce que nous disent la recherche et la pratique des membres sur le terrain. Plusieurs répondant·es témoignent d’ailleurs du fait qu’une telle organisation du travail aurait un effet significatif pour attirer, intégrer et retenir de jeunes professionnel·les », explique Jacques Landry, président de la FPPE (CSQ).

Des obstacles

Or, plusieurs obstacles entravent encore la mise en place de cette organisation dans les milieux, notamment parce que les professionnel·les ne sont pas assez nombreux dans le réseau scolaire public. Alors que le travail en équipes multidisciplinaires fait partie des recommandations de la FPPE (CSQ) et du Protecteur du citoyen depuis plusieurs années, le manque de disponibilité des professionnel·les en raison de leur nombre trop restreint (68 % des répondants) reste la principale entrave à sa mise en œuvre.

Aussi, plusieurs écoles ne bénéficient pas de tous les services prescrits par la Loi sur l’instruction publique.

« La décentralisation des budgets et des services vers les écoles fait en sorte, par exemple, qu’une école X aura accès à des services d’orthophonie, mais pas d’orthopédagogie ou de psychoéducation, en fonction des choix faits par la direction de l’école avec une enveloppe budgétaire restreinte », explique Jacques Landry.

De plus, encore une fois pour cause de manque d’effectifs, les professionnel·les reçoivent parfois de la pression pour prioriser les services individuels aux élèves et les évaluations, ce qui engendre une surcharge qui les empêche de consacrer du temps à la concertation (48 % des répondants).

Une méconnaissance par certains acteurs scolaires de la fonction de chaque professionnel·le et des bénéfices apportés par les équipes multidisciplinaires fait également en sorte que la pratique est instaurée de façon variable dans les milieux (40 % des répondants).

Faibles coûts, grands bénéfices

La FPPE (CSQ) souhaite que le ministère de l’Éducation et les organismes scolaires établissent des orientations, des règles budgétaires et une organisation du travail permettant de faciliter et de renforcer les pratiques en équipes multidisciplinaires du personnel professionnel scolaire afin d’améliorer la réponse aux besoins des élèves.

Dans son rapport, elle émet quatre recommandations à cette fin :

  • La mise en place des conditions qui rendent possible et renforcent le travail en équipes multidisciplinaires ;
  • La formalisation d’un mécanisme budgétaire (mesure évaluée à 17,2 M$) permettant le travail en équipes multidisciplinaires au préscolaire et au primaire ;
  • L’instauration de modèles d’interventions visant l’égalité des chances et l’atteinte du plein potentiel de l’ensemble des élèves ;
  • Le renforcement de la formation des directions et gestionnaires sur les modalités de fonctionnement des équipes multidisciplinaires et les rôles du personnel professionnel en éducation.

« Le coût de la mesure estimée par la FPPE (CSQ) est relativement bas si on le compare à l’optimisation des ressources et du temps qu’elle engendrerait, en plus des retombées concrètes sur la réussite des élèves, sur l’atmosphère générale de la classe et sur la satisfaction professionnelle du personnel », conclut Jacques Landry.

Il est possible de consulter le rapport d’enquête au : https://www.fppe.ca/…/FPPE_Equipesmultidisciplinaires…

As a reminder

 Students Need to be Surrounded by Diversified and Collaborative Expertise

By Karine Lapierre, Communications consultant
and Marie-Ève Quirion, Professional action consultant

A multidisciplinary team working around the student is how education professionals can best help him or her succeed. Schools would do well to encourage this type of work planning.

These are the findings of a survey published by the Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE/CSQ) at the start of the new school year, a time when the school network is looking for solutions to counter the shortage of professional staff and the more than 1,500 positions that remain vacant.

“When a psychologist, speech therapist, remedial teacher, occupational therapist and psychoeducator sit down at the same table to discuss the difficulties encountered by the school’s students and teachers, they see the situations through different lenses and propose a more diversified range of solutions, in addition to saving time. It’s a great added value for the student, classroom, school and staff’s sense of efficacy— that’s what the research and members’ experience in schools tell us. A number of respondents testified to the fact that this kind of work organization would have a significant effect on attracting, onboarding and retaining young professionals,” explains president of the FPPE (CSQ) Jacques Landry.

Obstacles

However, a number of obstacles still stand in the way of implementing this organization in schools, including because there aren’t enough professionals in the public school system.

While multidisciplinary teamwork has been a recommendation of the FPPE (CSQ) and the Québec Ombudsman for several years, the lack of availability of professionals due to their limited numbers (68% of respondents) remains the main obstacle to its implementation.

Also, many schools do not benefit from all the services prescribed by the Education Act.

“Decentralization of budgets and services toward schools means, for example, that school X will have access to speech therapy services, but not remedial education or psycho-education, depending on the choices made by the school management with a limited budget,” explains Jacques Landry.

What’s more, again because of staff shortages, professionals are sometimes under pressure to prioritize individual student services and assessments, resulting in an overload that prevents them from spending time collaborating (48% of respondents).

A lack of understanding on the part of some school staff of the role of each professional and the benefits of multidisciplinary teams also means that this practice is being implemented to varying degrees in different environments (40% of respondents).

Low costs, high benefits

The FPPE (CSQ) hopes that the Ministère de l’Éducation and school bodies will establish orientations, budgetary rules and work organization that will make it easier for professional staff to implement multidisciplinary team practices, in order to improve the response to students’ needs.

In light of this, four recommendations are made in the report:

  • Implement conditions that enable and reinforce multidisciplinary teamwork;
  • Establish a budget (estimated at $17.2 million) to enable multidisciplinary teams to work together in preschool and elementary school;
  • Introduce intervention models aimed at creating equal opportunities and helping all students reach their full potential; and
  • Increase training for directors and managers on how multidisciplinary teams work and the roles of professional staff in education.

“The cost of these measures estimated by the FPPE (CSQ) is relatively low compared with the optimization of resources and time that they would generate, in addition to the tangible benefits for student success, the general classroom atmosphere and staff job satisfaction,” concludes Jacques Landry.

The survey report is available at: https://www.fppe.ca/…/FPPE_Equipesmultidisciplinaires…