Par Marie-Ève Quirion, conseillère à l’Action professionnelle

En juin 2024, la FPPE (CSQ) est allée à la rencontre de ses membres pour mieux comprendre et mettre en lumière leur travail en lien avec la santé mentale des élèves. Plus de 50 professionnel·les francophones et anglophones de différentes régions ont participé à l’un des 9 groupes de discussion virtuels, organisés par catégorie d’emplois ou secteur d’activité. 

Ces secteurs sont : l’orthophonie, la psychologie, l’orientation, la psychoéducation, le travail social, l’ergothérapie, la formation générale des adultes, la formation professionnelle, et l’animation de développement personnel et d’engagement communautaire.  

Quelques éléments ressortent d’emblée 

  • La nécessité d’agir pour valoriser le personnel professionnel et favoriser la rétention et l’attraction en milieu scolaire. 
  • Les professionnel·les de l’éducation souhaitent que leur expertise spécifique en matière de santé mentale soit mieux connue et reconnue.  
  • La formation universitaire de plusieurs catégories d’emplois de professionnel·les les prépare à intervenir en santé mentale. 
  • Les expertises sont complémentaires et non interchangeables. 

Pourquoi ? Les actions à la pièce ne suffisent plus ! 

En septembre 2024, la Commission spéciale portant sur les impacts des écrans chez les jeunes a entendu une quarantaine d’expert·es, dont plusieurs ont mis en lumière les effets des écrans sur le bien-être psychologique des jeunes. La FPPE y a participé avec la CSQ.  

En mai 2024, le ministre de l’Éducation Bernard Drainville a tenu une journée de mobilisation pour la prévention de la violence et de l’intimidation dans les écoles. Jacques Landry, président de la FPPE (CSQ), était parmi les 300 personnes participantes. 

Les actions à la pièce ne suffisent plus 

Pour soutenir la santé mentale des élèves, il faut développer une vision globale et proposer des pistes d’action concrètes. L’augmentation des problèmes de santé mentale des élèves au Québec est documentée, tant chez les plus petits que chez les adolescent·es. Près de trois enfants sur dix en maternelle 5 ans sont considérés comme vulnérables dans au moins un domaine de développement, une proportion en hausse depuis 2012 (EQDEM, 2022). Selon l’Enquête sur la santé psychologique des 12-25 ans, 37 % des élèves du secondaire rapportent des symptômes modérés à sévères d’anxiété ou de dépression (Université de Sherbrooke, 2023). 

Le Plan d’action interministériel en santé mentale S’unir pour un mieux-être collectif (2022) semble peu en phase avec la réalité scolaire. D’ailleurs, les actions de ce Plan qui visent le milieu scolaire sont principalement portées par le ministère de la Santé et des Services sociaux. 

Alors que le réseau scolaire fait face à des pénuries de main-d’œuvre sans précédent, près de six employé·es sur dix disent souffrir de détresse psychologique au travail (INSPQ, 2023). La souffrance vécue par le personnel scolaire a également un impact direct sur la santé mentale des élèves. 

Les résultats des travaux de la FPPE (CSQ) seront publiés dans les prochains mois.  

Professional Staff are Moving to Protect Students’ Mental Health

By Marie-Ève Quirion, Professional action consultant

In June 2024, the FPPE (CSQ) went out to meet members to better understand and highlight their work in relation to student mental health. Over 50 French- and English-speaking professionals from different regions took part in one of the 9 online discussion groups, organized by job category or activity sector.

These sectors are speech therapy, psychology, career counselling, psychoeducation, social work, occupational therapy, general adult education, professional training, and personal development and community involvement activities.

A few key points stand out:

  • The need to take action to highlight the value of professional staff and promote retention and recruitment in the school environment.
  • Education professionals want their specific expertise in mental health to be better known and recognized.
  • University education for several professional job categories equips them to work in mental health.
  • These areas of expertise are complementary, not interchangeable.
Why? Piecemeal actions are no longer enough.

In September 2024, the Select Committee on the Impacts of Screens and Social Media on Young People’s Health and Development heard testimonies of some forty subject matter experts, on which occasion many highlighted the effects of screens on young people’s psychological well-being. Both the FPPE and CSQ were part of these hearings.

In May 2024, Minister of Education Bernard Drainville held a day of action to raise awareness about preventing of violence and bullying in schools. Jacques Landry, President of the FPPE (CSQ), was among the 300 participants.

Piecemeal actions are no longer enough.

When it comes to supporting students’ mental health, a global vision and concrete courses of action are needed. The increase in mental health problems among schoolchildren in Quebec has been documented for both children and teenagers. Nearly 3 out of 10 kindergarten 5-year-olds are considered to be at risk in at least one developmental area, a proportion on the rise since 2012 (EQDEM, 2022). According to a survey on the psychological health of 12-to-25-year-olds, 37% of high school students report moderate to severe symptoms of anxiety or depression (Université de Sherbrooke, 2023).

The S’unir pour un mieux-être collectif (2022) interministerial mental health action plan seems to be out of step with the reality in schools. Incidentally, the plan’s actions that target the school environment are mainly carried out by the Minister of Health and Social Services.

At a time when the school network is faced with historic labour shortages, nearly 6 out of 10 employees say to be suffering from psychological distress (INSPQ, 2023). This suffering experienced by the school staff also has a direct impact on the students.