Par Karine Lapierre, conseillère en communication, FPPE(CSQ)
Le 8 mai dernier, à Trois-Rivières, des membres de la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation (FPPE-CSQ) se sont rassemblés devant le bureau du ministre du Travail, Jean Boulet, pour exprimer fermement leur opposition au projet de loi 89. Présenté sous prétexte de mieux tenir compte des besoins de la population lors de grèves ou de lock-out, ce projet constitue en réalité une attaque en règle contre un droit fondamental : le droit de grève.
Un gouvernement sourd à la voix des travailleuses et travailleurs
Dans une déclaration sans équivoque, Jacques Landry, président de la FPPE, a dénoncé la voie empruntée par le gouvernement Legault : celle de la confrontation et de la coercition.
« En cherchant à restreindre l’exercice du droit de grève dans le secteur public, le gouvernement remet en question un équilibre établi de longue date dans les relations de travail. Pourtant, rappelons-le : 95 % des conflits de travail se règlent sans même recourir à la grève », explique le président de la FPPE.
Ce projet de loi apparaît donc non seulement inutile, mais dangereux. Il affaiblit la capacité de négociation des travailleuses et travailleurs, fragilise le rapport de force et ouvre la porte à une politisation accrue des relations de travail.
Le droit de grève : un levier historique de progrès social
« Les grèves n’ont jamais été des prises d’otages. Elles ont permis des avancées sociales majeures : congés parentaux, vacances, protections en cas de maternité, améliorations des conditions de travail. Le droit de grève, reconnu comme fondamental par la Cour suprême du Canada en 2015, est un pilier de la démocratie syndicale », poursuit Jacques Landry.
L’intention du gouvernement d’en restreindre l’exercice est perçue comme un recul historique, une atteinte grave aux acquis sociaux arrachés de haute lutte au fil des décennies. L’attitude actuelle du gouvernement est vécue comme une insulte à l’égard de celles et ceux qui font vivre les services publics au quotidien.
Mobilisation et solidarité
La FPPE l’a affirmé haut et fort : elle ne restera pas passive. Si la CAQ s’obstine, la riposte syndicale s’organisera, que ce soit dans la rue, par des actions concertées ou devant les tribunaux. Ce combat dépasse les intérêts sectoriels : il s’agit de défendre un droit démocratique fondamental.
Cette manifestation s’inscrit dans un mouvement de solidarité plus large avec toutes les organisations syndicales concernées par ce projet. Ensemble, elles envoient un message clair : jamais nous n’accepterons que l’on vienne miner notre capacité à défendre collectivement nos conditions de travail et notre dignité.
« Le projet de loi 89 doit être retiré. Ce n’est pas la fin. C’est le début de la résistance », conclut Jacques Landry.
Visionnez les reportages d’ICI Télé et de TVA sur la manifestation de la FPPE !
Trois-Rivières
FPPE protests against Bill 89
By Karine Lapierre, Communications Consultant, FPPE-CSQ
On May 8, in Trois-Rivières, members of the Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation (FPPE-CSQ) gathered outside the office of the Minister of Labour, Jean Boulet, to express their strong opposition to Bill 89. This bill, introduced under the pretext of better addressing the needs of the public during strikes or lockouts, is in fact an outright attack on a fundamental right: the right to strike.
Government ignoring workers’ voices
In a clear statement, FPPE President Jacques Landry denounced the confrontational and coercive approach taken by the Legault government. “By seeking to restrict the exercise of the right to strike in the public sector, the government is challenging a long-established balance in labour relations. But let’s not forget that 95% of labour disputes are settled without even resorting to a strike,” explained the FPPE president.
This bill therefore seems not only useless, but dangerous. It weakens workers’ bargaining power, undermines the balance of power and opens the door to increased politicization of labour relations.
The right to strike: a historic lever for social progress
“Strikes have never been about taking hostages. They have led to major social gains, such as parental leave, vacation, maternity protection and improved working conditions. The right to strike, recognized as fundamental by the Supreme Court of Canada in 2015, is a pillar of union democracy,” said Jacques Landry.
The government’s intention to restrict its exercise is seen as a historic setback, a serious attack on the social gains we have fought so hard to achieve over the decades. The current government’s attitude is seen as an insult to those who support public services on a daily basis.
Mobilization and Solidarity
The FPPE has stated loud and clear that it will not remain passive. If the CAQ persists, the union will fight back, either through street protests, concerted action or in the courts. This fight goes beyond sectoral interests: it is about defending a fundamental democratic right.
This demonstration is part of a broader solidarity movement with all the trade union organizations affected by this bill. Together, they are sending a clear message: we will never allow our ability to collectively defend our working conditions and dignity to be undermined.
“Bill 89 must be withdrawn. This is not the end. It is the beginning of resistance,” concluded Jacques Landry.
Watch the reports on the FPPE demonstration from Ici Télé and TVA!