Par Marie-Ève Quirion, conseillère à l’action professionnelle
Quels sont les principaux défis qui attendent le personnel professionnel et la FPPE (CSQ) dans les trois prochaines années ? C’est la question que se sont posée les 250 congressistes réunis lors du 19e Congrès.
La mission de la Fédération est de promouvoir le développement des intérêts professionnels, sociaux et économiques des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec. Forte de l’expertise diversifiée de ses membres, la FPPE a aussi comme mission d’être un acteur social et d’agir pour valoriser et protéger des services publics, en particulier les services professionnels visant à favoriser la réussite éducative, la motivation scolaire et le bien-être à l’école.
Cette mission prend vie par l’adoption d’orientations en Congrès; orientations qui servent ensuite de base au Plan d’action triennal qui sera débattu et adopté dans les prochains mois, dans le cadre des travaux du conseil fédéral.
Valoriser le syndicalisme et l’engagement
Dans un contexte de polarisation et de mise à mal de l’action collective, il est important pour les congressistes de réaffirmer le rôle du syndicalisme et l’importance de l’engagement collectif afin de maintenir les acquis sociaux et d’accroître les droits collectifs (Orientation 1i).
Réinvestir le mandat d’éducation syndicale auprès des membres et des personnes représentantes syndicales (Orientation 1) et agir pour favoriser l’attraction et la rétention des personnes impliquées syndicalement (Orientation 2) sont aussi des enjeux prioritaires.
Défendre les services publics et protéger les membres
L’imposition de nouvelles compressions budgétaires faisait les manchettes pendant que les congressistes martelaient que, plus que jamais, il est important de valoriser et défendre les services publics et l’accès à des conditions de travail propices à l’offre de services professionnels de qualité à même le réseau scolaire public (Orientation 4).
Le contexte actuel exige aussi de réclamer des conditions qui favorisent le bien-être au travail et préviennent les risques psychosociaux (Orientation 3). Il est urgent de prendre action pour assurer un climat de travail sain et sécuritaire, notamment en dénonçant la violence sous toutes ses formes et ses effets sur le personnel professionnel (Orientation 3).
Expertise et pouvoir d’influence
De nombreux échanges ont permis de réitérer le rôle incontournable que doit jouer la Fédération en matière de valorisation de l’expertise professionnelle. Il faut promouvoir, défendre et prôner le rôle et l’expertise du personnel professionnel du réseau scolaire public, auprès des membres, des décideur·ses, des organismes et du public et ce, en préservant l’autonomie professionnelle du personnel professionnel du réseau scolaire public (Orientation 6).
Pour assurer une représentation juste et équitable de l’ensemble des membres et pour valoriser la diversité des expertises, les congressistes souhaitent agir au sein de leur Fédération pour développer, consolider et favoriser la solidarité professionnelle et syndicale (Orientation 2).
Il est d’ailleurs important d’œuvrer à une meilleure connaissance et compréhension de la nature et des limites des différents corps d’emploi professionnels, notamment en ce qui a trait aux actes réservés (Orientation 6). Dans le même esprit, il faut militer afin que le personnel professionnel ait une place statutaire dans les comités décisionnels du réseau scolaire (Orientation 6).
Enfin, pour atteindre ces visées, les membres doivent exercer leur pouvoir d’influence sur l’organisation du travail pour rendre le milieu scolaire plus attractif et favoriser la rétention (Orientation 5).
Le personnel professionnel et l’intelligence artificielle
De concert avec les travaux en cours avec la CSQ, les congressistes veulent voir leur Fédération amorcer et susciter une réflexion éthique sur les enjeux soulevés par les pratiques de gestion qui s’appuient sur les données et par l’utilisation de l’intelligence artificielle en éducation.
Il est nécessaire de se positionner et exercer son pouvoir d’influence au sujet des enjeux soulevés par les pratiques de gestion qui s’appuient sur les données et par les usages de l’intelligence artificielle en éducation ayant une incidence sur la pratique professionnelle.
Il a d’ailleurs été adopté de sensibiliser à l’importance de baliser les usages de l’intelligence artificielle en vertu des principes éthiques et de l’autonomie professionnelle, sans que l’intelligence artificielle ne se substitue à l’expertise de la personne professionnelle (Orientation 7).
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[1] Les orientations ne sont pas présentées dans leur intégralité et la révision linguistique n’a pas encore été effectuées. Les orientations vont respecter le langage inclusif et épicène.
Guidelines for a new push forward
By Marie-Ève Quirion, Professional Action Advisor
What are the main challenges facing professional staff and the FPPE (CSQ) over the next three years? This was the question posed by the 250 delegates at the 19th Congress.
The Federation’s mission is to promote the development of the professional, social and economic interests of Quebec’s education professionals. Drawing on the wide-ranging expertise of its members, the FPPE’s mission is also to act as a social player to promote and protect public services, in particular professional services designed to foster educational success, motivation and well-being at school.
This mission comes to life through the adoption of guidelines at the Congress, which then serve as the basis for the three-year Action Plan to be debated and adopted in the coming months, as part of the work of the Conseil fédéral.
Promoting trade unions and engagement
In a context of polarization and the undermining of collective action, it is important for delegates to reaffirm the role of trade unions and the importance of collective engagement in order to maintain social gains and increase collective rights (Guideline 1[i]).
Reinvesting in the union education mandate for members and union representatives (Guideline 1) and acting to attract and retain union members (Guideline 2) are also priority issues.
Defending public services and protecting members
The imposition of new budget cuts made headlines while delegates hammered home the point that, more than ever, it is important to promote and defend public services and access to working conditions conducive to the provision of quality professional services within the public school system (Guideline 4).
The current context also requires us to demand conditions that promote well-being at work and prevent psychosocial risks (Guideline 3). It is urgent to take action to ensure a healthy and safe working environment, in particular, by denouncing all forms of violence and its effects on professional staff (Guideline 3).
Expertise and power of influence
Numerous discussions reiterated the essential role that the Federation must play in promoting professional expertise. We must promote, defend and advocate for the role and expertise of professional staff in the public school system among members, decision-makers, organizations and the public, while preserving the professional autonomy of professional staff in the public school system (Guideline 6).
To ensure fair and equitable representation of all members and to highlight the diversity of expertise, delegates wish to take action within their Federation to develop, consolidate and promote professional and union solidarity (Guideline 2).
It is also important to work toward better knowledge and understanding of the nature and limitations of the various professional job classes, particularly with regard to reserved activities (Guideline 6). In the same spirit, we need to campaign for professional staff to be given a mandatory place on the school system’s decision-making committees (Guideline 6).
Finally, to achieve these goals, members must exercise their power of influence over work organization to make the school environment more attractive and promote retention (Guideline 5).
Professional staff and artificial intelligence
In concert with the work in progress with the CSQ, delegates want to see their Federation initiate and encourage ethical reflection on the issues raised by data-driven management practices and the use of artificial intelligence in education.
We need to position ourselves and exercise our power of influence on the issues raised by data-driven management practices and the use of artificial intelligence in education that have an impact on professional practice.
Delegates have also decided to raise awareness about the importance of defining the use of artificial intelligence in line with ethical principles and professional autonomy, without artificial intelligence replacing the expertise of the professional person (Guideline 7).
[i] The guidelines are not presented in their entirety, and a linguistic revision has not yet been performed. The guidelines will adhere to inclusive and gender-neutral language.