Par Jacques Landry, président de la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ)

Il y a maintenant près de six mois que la négociation s’est amorcée. Les demandes syndicales sont connues depuis octobre, les demandes patronales depuis décembre.

Comme toujours, elle se joue sur deux tables, soit :

La table centrale : salaire, retraite, droits parentaux et disparité régionales
La table sectorielle : FPPE pour tous les autres articles

Commençons par la première table. En Front commun (CSQ, CSN, FTQ et APTS), nous nous dirigeons vers un affrontement important à moins d’un revirement inattendu. Sur le plan salarial, le gouvernement nous offre 9 % sur cinq ans, ce qui ne couvre même pas la hausse du coût de la vie. Nous sommes loin du rattrapage que nous demandons. Il n’y a aucune gêne à ne pas vouloir s’appauvrir et à revendiquer minimalement une hausse correspondant à l’inflation. Une chose est certaine, le gouvernement est infiniment moins généreux avec ses employés qu’avec ses députés.

Et ce n’est pas tout : sur la retraite*, le gouvernement est aussi en appétit (pourtant notre fonds de pension est capitalisé à près de 115 %). Il exige à la table que chacune des années cotisées compte, pour le calcul cumulatif des prestations, pour seule- ment 1,4 % au lieu des 2 % actuels. Toujours sur la retraite, il désire également ramener l’âge minimal pour le départ à 57 ans. Il faut comprendre qu’avec cette proposition, tous ceux qui partiront avant 65 ans seront pénalisés de manière plus ou moins importante, par rapport aux règles en vigueur.

En offrant un régime de retraite moins généreux, il souhaite conserver à son service un maximum de travailleuses et travailleurs des services publics jusqu’à 65 ans. Sa stratégie est honteuse, surtout après avoir abandonné les services publics pendant des années (austérité). Nous sommes choqués et nous dénonçons vivement ces mesures qui visent, ni plus ni moins, qu’à conserver les travailleuses et travailleurs des services publics captifs.

Au sujet de la négociation à la table sectorielle de la FPPE, la partie patronale nous a fait connaître son degré d’ouverture et de fermeture à l’ensemble de nos demandes. Sans surprise, les réponses sont très loin de nos attentes. Nous souhaitons prioritairement des améliorations sur la rémunération pour l’ensemble des emplois ainsi qu’une amélioration de nos conditions de travail (notamment : horaire flexible, télétravail, vacances, jours chômés payés et seuil de service). À cette table également, le gouvernement nous offre des miettes sur ses priorités et fait la sourde oreille aux nôtres.

Pour toucher la population et mettre en relief nos enjeux, nous ferons une tournée médiatique tôt à l’automne, avec chacun des syndicats affiliés à la FPPE, afin de dénoncer l’inaction du gouvernement et mettre à l’avant-plan nos priorités et ce, dans l’ensemble des régions du Québec.

De plus, il est prévu de tenir une immense manifestation collective de tous les acteurs du Front commun le 23 septembre à Montréal. Notez et réservez cette date dès maintenant dans vos agendas. Vous serez conviés par votre syndicat à y participer (à l’exception des régions très éloignées). Le transport par autocars vous sera offert. Il sera important de démontrer, en nombre important, notre insatisfaction face aux offres méprisantes et déconnectées du gouvernement.**

Dès la mi-septembre et pour l’ensemble du Front commun, il y aura une recherche de mandats de grève. La hauteur de ce qui sera demandé est toujours inconnue et devra faire consensus auprès de toutes les organisations.**

Pour obtenir des gains satisfaisants, nous n’aurons d’autres choix que d’être déterminés, présents et solidaires au sein du Front commun. Nous sommes près de 420 000; le slogan est « Nous, d’une seule voix ».

C’est le temps ou jamais de se tenir debout !

Solidarité !

Jacques Landry,
Président

________

__________________________
À lire: Infolettres CSQ
* La retraite
** Qu’est-ce qui s’en vient cet automne ?

MESSAGE FROM THE PRESIDENT

Jacques Landry, President, FPPE(CSQ)

The demands of the unions have been known since October, and the demands of the employers since December. Negotiations have been underway for nearly six months now.

As always, these negotiations take place on two fronts:

Central bargaining table: wages, retirement, parental rights and regional disparity

FPPE Sectoral table: for all other items

Let’s start with the first: with the Front commun (CSQ, CSN, FTQ and APTS), we’re heading for a major confrontation, barring an unexpected turn of events.
In terms of wages, we’re being offered 9% over five years, which doesn’t even cover the increase in the cost of living. It’s a far cry from the catch-up we’re calling for. There’s nothing wrong with refusing to be impoverished and demanding at least an increase aligned with inflation. One thing is for sure: the government is infinitely less generous with its employees than with its MPs.

That’s not all: in terms of pensions*, the government is also being greedy (even though our pension fund is capitalized at nearly 115%). At the table, it demanded that each contributed year count for only 1.4% in the cumulative calculation of benefits, instead of the current 2%. Still on the subject of retirement, the government also wants to reduce the minimum retirement age to 57. It’s important to understand that with this proposal, anyone who retires before the age of 65 will be penalized to a greater or lesser extent than under the current regulations.

By offering a less generous pension plan, it hopes to keep as many public service workers as possible working until the age of 65. This strategy is shameful, especially after years of abandoning public services (austerity). We’re outraged and strongly condemn these measures, which seek quite simply to keep public service workers captive.

Regarding the FPPE negotiations, the employer side informed us of the extent of its openness or reluctance to all our demands. It comes as no surprise that their response fell far short of our expectations. Our top priority is to see improvements in compensation for all positions, along with better working conditions (including flexible working hours, teleworking, vacations, paid days off, and service thresholds). Once again, the government offered very little when it came to its priorities and ignored ours.

To raise public awareness of our issues, we’ll be doing a media tour early in the fall, with each of the unions affiliated to the FPPE, to expose the government’s lack of action and put forward our priorities across all regions of Québec.

There are also plans for a huge collective protest by all Front commun stakeholders on September 23 in Montréal. Mark your calendars now! You’ll be invited by your union to attend (except for very remote regions). Bus transportation will be provided. It is important to come out in large numbers to demonstrate our dissatisfaction with the government’s contemptuous and disconnected offers.

From mid-September onwards, the entire Front commun will be looking for strike mandates. The amount demanded is still unknown and will have to be agreed upon by all organizations.**

To achieve satisfactory results, our only choice is to be consistent, present, and united within the Front commun. There are almost 420,000 of us, and our slogan is “One voice united.”

Now is the time to stand up!
Here’s to solidarity!

Jacques Landry,
President

____________________________________
TO READ: CSQ NEWSLETTERS
* RETIREMENT
** WHAT’S COMING UP THIS FALL?