Montréal, le 23 octobre 2017. – On n’a jamais vu la couleur des 200 bibliothécaires scolaires promis par le gouvernement libéral. C’est le constat que fait la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ) dans une étude mise à jour à l’occasion de la Journée nationale des bibliothèques scolaires.

« Collections désuètes, livres parfois mésadaptés à un jeune public, rayons dans les corridors, gestion par des bénévoles non qualifiés, ce sont seulement quelques exemples qui illustrent l’état de nos bibliothèques scolaires. Quand on connait l’importance capitale de l’amour de la lecture dans le parcours d’un élève, on ne peut que se surprendre que le ministère en néglige la promotion à ce point », affirme Johanne Pomerleau, présidente de la FPPE-CSQ.

Un plan qui n’a jamais atteint sa cible

Le mauvais état des bibliothèques scolaires ne date pas d’hier. Le gouvernement libéral l’avait reconnu à la fin des années 2000. Entre autres pour augmenter le nombre excessivement bas de bibliothécaires scolaires en poste dans les commissions scolaires (seulement 21 en 2007), le gouvernement avait mis en place le Plan d’action sur la lecture à l’école.

En plus de mesures pour regarnir les collections, le plan prévoyait l’ajout de 20 bibliothécaires par année sur dix ans pour arriver à un nombre cible de 200 bibliothécaires en 2017.

Ce nombre n’a jamais été atteint. Au mieux, on a pu en dénombrer 128 en 2014, mais les mesures d’austérité instaurées par les libéraux ont porté ce nombre à 117 en 2016.

Aujourd’hui, la mesure pour le Plan d’action sur la lecture à l’école a même été retirée des règles budgétaires.

« Les règles budgétaires comprennent toujours une mesure protégée pour l’achat de livres, mais si la sélection n’est pas faite par du personnel compétent pour faire des liens avec le programme académique, à quoi bon? », questionne Johanne Pomerleau.

Peu d’espoir à l’horizon

« Ce qui est doublement inquiétant, c’est que rien dans les règles budgétaires actuelles ne nous permet de penser qu’un coup de barre est prévu pour améliorer la situation », déplore Johanne Pomerleau.

« Pire, la Politique sur la réussite éducative, lancée en grande pompe par le ministre Proulx à l’automne et qui décrit les orientations du gouvernement jusqu’en 2030, ne contient pas une seule fois les mots bibliothécaire ou bibliothèque. C’est aberrant ».

Dans son rapport, la FPPE-CSQ recommande que le Plan d’action pour la lecture à l’école soit relancé et que le nombre de bibliothécaires soit augmenté grâce à des mesures budgétaires protégées.

Vers le numérique

De plus, la FPPE-CSQ espère que les bibliothèques scolaires occuperont une place prépondérante dans la Stratégie numérique du gouvernement du Québec, attendue cet automne.

« La bibliothèque fait partie de la solution pour intégrer le numérique en milieu scolaire, car elle offre aux élèves un lieu structurant pour développer leur esprit critique et leur autonomie par rapport à la recherche d’information et à l’utilisation des nouvelles technologies », conclut Johanne Pomerleau.

Le sommaire de l’étude sur les bibliothèques scolaires de la FPPE-CSQ peut être consulté ici.
L’étude complète peut être consultée ici.

Profil de la FPPE-CSQ

La Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ) représente 19 syndicats regroupant 7 200 membres répartis dans la quasi-totalité des commissions scolaires du Québec, francophones, anglophones, Crie et Kativik. Elle compte parmi ses membres différentes catégories de personnel dans les secteurs administratif, pédagogique et dans les services directs aux élèves (entre autres, psychologues, psychoéducatrices et psychoéducateurs, orthophonistes, conseillères et conseillers d’orientation, orthopédagogues, etc.).

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Renseignements :
Karine Lapierre
Conseillère en communication, FPPE-CSQ
Téléphone : 514 213-4412
Courriel : fppe.lapierre.karine@lacsq.org