Montréal, le 10 mai 2018. – Certaines commissions scolaires font le choix de couper des services professionnels directs à l’élève, malgré que Québec ait promis d’en ajouter massivement en 2018-2019. C’est le constat que fait la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ) au moment où les commissions scolaires d’un peu partout au Québec adoptent leurs orientations pour les plans d’effectifs de l’an prochain.

Alors que beaucoup de commissions scolaires se prévalent des nombreuses règles budgétaires permettant l’embauche de professionnelles et professionnels en service direct, certaines autres font le choix déplorable de couper dans des services essentiels, comme la psychologie, la psychoéducation, ou l’orthophonie.

« Il me semble pourtant qu’il y a un consensus au Québec à l’effet que ces ressources sont cruellement manquantes dans les écoles. L’argent du gouvernement est sur la table pour permettre des ajouts cette année. Mettre la hache dans les services dans un tel contexte, c’est inacceptable », dénonce la présidente de la FPPE-CSQ, Johanne Pomerleau.

Commissions scolaires récalcitrantes

C’est par exemple le cas de la Commission scolaire des Trois-Lacs, qui prévoit mettre le couperet en psychologie, en orthophonie, en psychoéducation et en animation à la vie spirituelle et à l’engagement communautaire, soit tous les ajouts effectués grâces aux mesures décentralisées dans les écoles en 2017-2018.

À des Rives-du-Saguenay, on coupe en service social, en psychologie et en orientation.

À la commission scolaire Marie-Victorin, malgré des ajouts, l’orientation est aussi malmenée.

« Ce sont des coupes très difficiles à comprendre dans le contexte actuel », mentionne Johanne Pomerleau.

Dur coup pour les psychologues

La FPPE-CSQ s’inquiète particulièrement de voir plusieurs commissions scolaires abolir des postes de psychologues.

C’est le cas aux commissions scolaires de Montréal, des Appalaches, des Rives-du-Saguenay et des Trois-Lacs.

« Les psychologues, déjà en nombre insuffisant, avaient déjà fait les frais des coupes de 2015 et 2016. Quand on sait à quel point c’est un service central dans l’évaluation et le diagnostic de nombreux troubles d’apprentissages et capital dans les cas de santé mentale, il y a de quoi être perplexe », ajoute la présidente de la FPPE-CSQ.

La décentralisation, une fausse bonne idée

Pour la FPPE-CSQ, ces coupes de services professionnels démontrent clairement que la décentralisation des budgets vers les écoles est une fausse bonne idée.

« On se demande si les écoles, prises une à une, disposent de la vue d’ensemble nécessaire pour faire des choix réellement stratégiques dans l’embauche de personnel. Il ne s’agit pas seulement d’éteindre des feux, mais de planifier et d’organiser les services en amont pour pouvoir répondre aux besoins de tous les élèves, peu importe dans quelle école ou quelle région ils se trouvent. Les commissions scolaires ne sont plus en mesure d’accomplir cette mission quand elles perdent le contrôle des sommes destinées aux services professionnels » conclut Johanne Pomerleau.

Profil de la FPPE-CSQ

La Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ) représente 19 syndicats regroupant 7 300 membres répartis dans la quasi-totalité des commissions scolaires du Québec, francophones, anglophones, Crie et Kativik. Elle compte parmi ses membres différentes catégories de personnel dans les secteurs administratif, pédagogique et dans les services directs aux élèves (entre autres, psychologues, psychoéducatrices et psychoéducateurs, orthophonistes, conseillères et conseillers d’orientation, orthopédagogues, etc.).

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Renseignements :

Karine Lapierre
Conseillère en communication, FPPE-CSQ
Téléphone : 514 213-4412
Courriel : fppe.lapierre.karine@lacsq.org