Jacques Landry, président, FPPE(CSQ)

Le maintien de l’équité salariale, un dossier aux allures tout à fait honorable à première vue, nous fait damner depuis plusieurs années. Il devait initialement corriger des injustices faites aux femmes, par contre, il nous donne l’impression de les perpétuer.

La loi est pourtant bien conçue : elle vise à corriger des injustices historiques dans la rémunération des emplois à prédominance féminine : « Un salaire égal pour un travail de valeur égale ou équivalente ».

Des écueils, pourtant en apparence loin d’être insurmontables, font que le dossier piétine depuis des années. Le premier en liste, je crois, a été les finances publiques. Un règlement aurait eu inévitablement un coût financier qui aurait dû être assumé. Lorsque nos représentants à l’Assemblée nationale font trainer le processus, ils le reportent à d’autres politiciens. La fuite, par en avant, est dans les faits un calcul insensible et injuste, mais réel qui a affecté un grand nombre de travailleuses.

Le processus a été un autre obstacle. Deux scénarios de règlement sont possibles : le premier est un procédé d’enquête qui doit être réalisé par la CNESST et le second est la conciliation (négociation). Évidemment, l’enquête se montrait à l’époque très longue. L’autre voie apparaissait dès lors comme plus séduisante.

Malheureusement pour les organisations syndicales, le vis-à-vis était le Conseil du trésor qui exigeait un règlement global. Ce dernier n’a fait aucun compromis dans les négociations et a opposé les organisations syndicales entre elles, chacune souhaitant évidemment une part du gâteau pour ses membres. Il y a un adage connu qui décrit assez bien le contexte : « diviser pour mieux régner ».

Rendu où l’on est maintenant en 2021, pratiquement à la case de départ, il apparait très clairement que nous n’accepterons aucun compromis. Il est hors de question que nous consentions au Conseil du trésor des ententes à rabais, comme il nous le proposait encore au printemps 2020.

Nous voilà donc résolument engagés, pour le meilleur et pour le pire, dans un mécanisme d’enquête pour tous les emplois que nous représentons.

Au-delà du résultat, une conclusion me semble certaine, c’est que la voie de la conciliation sera à oublier pour les prochains règlements. Trois années d’enquêtes semblent bien peu en comparaison avec une décision qui ne surviendra, pour 2010, qu’au terme de 12 ou 13 ans.

Dans cette Passerelle du 8 mars, nous revenons avec vous sur l’ensemble du cheminement. Nous pensons qu’au terme de votre lecture vous aurez une meilleure connaissance du maintien de l’équité salariale.

Il reste manifestement beaucoup à faire, sur bien des enjeux, pour prétendre à l’égalité entre les hommes et les femmes.

Je vous souhaite une excellente journée internationale des droits des femmes !

Editorial

Maintaining pay equity seems quite honourable at first glance, yet it’s been a damning issue for many years. Originally intended to rectify inequities towards women, it rather seems to perpetuate them.

The Act is nevertheless well designed, aiming to fix long-standing inequities in the pay of predominantly female jobs: “Equal pay for work of equal or equivalent value.”

Although seemingly far from impossible to overcome, these pitfalls have been stalling for years. The first one on the list, I feel, has been public finances. A settlement would have inevitably had a financial cost to bear. As our National Assembly representatives stall the process, they defer it to other politicians. The headlong rush is, in fact, an insensitive and unfair but genuine calculation that has affected a significant number of female workers.

The process was also an obstacle. There are two possible settlement scenarios: an investigation process to be carried out by the CNESST, or a conciliation (negotiation). Obviously, the investigation process seemed awfully long at the time, so the negotiation path was more appealing.

Unfortunately for the trade unions, the counterpart was the Treasury Board, who demanded a global settlement. The latter made no compromises in the negotiations and put the trade unions up against each other. Both obviously wanting a share of the cake for their members. As the well-known saying goes: “divide and conquer.”

At this point in 2021, we’re practically back to square one and by no means will we compromise. The Treasury Board won’t be getting a sellout agreement, as suggested in the spring of 2020.

We are therefore committed, for better or worse, to an investigative mechanism each job we represent.

Beyond results, we can conclude that there will be no conciliation for future settlements. Three years of investigations seem very little compared to a 2010 decision that will only come to terms within 12 or 13 years.

We’ll be covering the whole process for you in this March 8th Passerelle. By the end of this reading, you should have a better understanding of what it means to maintain pay equity.

Much remains to be done to achieve equality between men and women.

Wishing you a beautiful International Day of Women’s Rights 2021!