Les vacances ont été courtes aux tables, puisque nous avons négocié activement jusqu’à la fin juillet et repris rapidement à la mi-août, dans l’espoir de pouvoir s’entendre avec la partie patronale sur certains éléments importants.

Toutefois, nous devons constater que malgré plusieurs séances de négociation, la liste de sujets qui font l’objet d’une entente est bien mince. Nous avons passé de nombreuses heures à discuter des demandes et des priorités patronales et il est difficile d’avoir des échanges sur les priorités syndicales.

La totalité des demandes patronales, présentées dans le dépôt précisé du début avril dernier, demeure au jeu. Parmi celles-ci, nous notons une progression dans les échelons beaucoup plus lente et retardée pour les personnes qui ne travaillent pas à temps complet, pour quelque motif que ce soit. Nous observons également la volonté d’assigner, à toute tâche temporaire, les personnes en invalidité et l’octroi de plus de pouvoir au médecin de l’employeur. La partie patronale souhaite également que la partie syndicale s’abstienne de critiquer le réseau scolaire sur la place publique. De plus, dans le secteur anglophone, la partie patronale souhaite attaquer durement la sécurité d’emploi en proposant l’obligation pour les personnes dont le poste est aboli d’accepter un autre emploi sur tout le territoire du Québec, et ce, dès la deuxième année de la mise en disponibilité. À l’heure actuelle, cette obligation est limitée aux postes offerts dans un rayon de 50 km.

Nous constatons de manière générale que la partie patronale ne souhaite pas adopter de solutions concrètes pour rendre les conditions de travail plus intéressantes, afin que les professionnel·les à l’emploi y restent, et que de jeunes professionnel·les fassent le choix du réseau scolaire. La stratégie patronale est plutôt de museler les syndicats pour éviter qu’ils donnent l’heure juste sur les conditions de travail dans le réseau scolaire et de donner plus de marge de manoeuvre aux centres de services scolaires et aux commissions scolaires pour composer avec la pénurie de professionnel·les plutôt que d’essayer de freiner cet exode. La solution consiste à punir les salariés qui ne travaillent pas à temps complet, au lieu de tenter d’attirer plus de professionnel·les dans les écoles et les centres. Inutile de vous dire que nous ne partageons pas du tout cette vision et que c’est souvent décourageant d’entendre la partie patronale à la table.

Au contraire, la partie syndicale propose depuis le mois d’octobre 2022 une cinquantaine de propositions pour valoriser le travail et l’expertise des professionnel·les. Parmi ces solutions, plusieurs ne comportent aucun coût pour l’employeur et nécessitent uniquement une révision de certaines pratiques. Or encore là, l’employeur souhaite à tout prix protéger son droit de gérance et se montre fermé à nos idées. Nous proposons entre autres de baliser et d’élargir le droit au télétravail, de suggérer un aménagement de la semaine de travail sur 4 jours, de reconnaître davantage de congés pour responsabilités familiales, de rembourser la cotisation à l’ordre professionnel pour tous les membres, de reconnaître la valeur des diplômes de cycles supérieurs, etc.

Au mieux, l’employeur nous répond qu’il comprend nos demandes, mais qu’elles ne sont pas réalistes dans le contexte actuel et, dans le pire des cas, il est tout simplement fermé sans explication. Les seuls endroits où nous voyons une brèche d’ouverture concernent des demandes syndicales qui pourraient rejoindre les priorités patronales, comme l’encadrement des stagiaires.

La situation est très similaire aux tables de négociation Crie et Kativik. Bien que le rythme de négociation soit plus lent, nous faisons les mêmes constats en lien avec les positions patronales. L’ensemble des demandes patronales précisées sont aussi toujours au jeu. En outre, malgré des présentations détaillées et des échanges sur plusieurs demandes syndicales, aucune intention d’ouverture ne nous a été manifestée. C’est le cas notamment de notre demande de reconnaissance et de souplesse sur le télétravail, pour laquelle la partie patronale ne semble pas intéressée à renoncer à son droit de gérance. Nous avons pourtant fait la démonstration à l’aide d’exemples concrets que de telles avancées démontrant davantage de souplesse permettraient certainement une plus grande rétention des professionnel·les.

C’est dans le contexte précédemment décrit que nous débutons un automne chargé aux tables de négociation. Nous nous rencontrons une à deux fois par semaine et l’équipe de négociation redouble d’ardeur dans le but de parvenir à une entente satisfaisante sur les éléments sectoriels. Toutefois nous constatons qu’une intensification de la mobilisation doit s’opérer pour espérer voir des résultats significatifs qui tardent à venir.

N’hésitez pas à contacter votre syndicat pour toute question ou pour tout commentaire sur la négociation, nous avons besoin de vous !

Votre équipe de négociation.

Status of the negotiation tables for professional staff

We had a short vacation at the tables, actively negotiating until the end of July and then quickly resuming in mid-August, hoping to reach agreement with management on several important points.

Despite several negotiating sessions, the list of issues on which agreement has been reached is very short. Several hours were spent discussing the employer’s demands and priorities, and it’s difficult to discuss union priorities.

All the employer demands presented in the detailed filing at the beginning of April remain in play. These include a much slower and delayed progression through the ranks for people who are not working full-time, regardless of the reason. There’s also the willingness to assign people on disability to any temporary task and granting more power to the employer’s doctor. The employer also wants the union to refrain from criticizing the school system publicly. Furthermore, management wishes to severely attack employment security in the English-speaking sector, proposing that those whose jobs are abolished be obliged to accept another job anywhere in Quebec, starting in the second year of layoff. This obligation is currently limited to positions available within a 50 km radius.

Overall, we find that management is unwilling to adopt concrete solutions to make working conditions more attractive, to ensure the retention of current professionals, and to encourage young professionals to choose the school system. Instead, the employer’s strategy is to muzzle the unions to prevent them from speaking out on working conditions within the system, and to give school service centres and school boards more leeway to deal with the shortage of professionals rather than trying to curb the exodus. Rather than trying to attract more professionals to schools and centres, the solution is to punish employees for not working full-time. Needless to say, we don’t share this vision at all, and it’s often discouraging to listen to the employer side at the table.

Quite to the contrary, since October 2022, the union side has been putting forward some fifty proposals to raise the profile of the work and expertise of professionals. Many of these solutions are cost-free for the employer, requiring only a review of certain practices. However, the employer is determined to protect its management rights at all costs and is not open to our ideas. We propose, among other things, to define and extend the right to teleworking, propose a four-day work week, recognize more leave for family responsibilities, refund professional association fees for all members, recognize the value of graduate degrees, etc.

At best, the employer replies that it understands our demands but that they are not realistic in the current context, and in the worst cases, it is simply closed without explanation. The only areas where we can see a breach opening concern union demands that could be in line with employer priorities, such as the mentoring of trainees.

The situation is very similar at the Cree and Kativik negotiation tables. Although the pace of negotiation is slower, we are making the same observations in relation to employer positions. All the specified employer demands are still in play. Furthermore, despite detailed presentations and discussions on a number of union demands, we received no hint of any intention to open up. This is particularly the case with our demand for recognition and flexibility on teleworking, which the employer doesn’t seem interested in giving up its right to manage. However, we have demonstrated with concrete examples that such advances in flexibility would undoubtedly lead to greater retention of professionals.

Against this background, we are starting a busy fall at the negotiation tables. We meet once or twice a week, and the negotiating team is increasing its efforts to reach a satisfactory agreement on the sectoral elements. However, we understand that we need to step up our mobilization if we hope to see significant results, which are slow in coming.

Feel free to contact your union if you have any questions or comments about the negotiations. We need you!

Your negotiating team